
Prochaine étape : Kagyu Ling en Bourgogne
La prochaine étape du voyage du Gyalwa Karmapa était Kagyu Ling en Bourgogne où il inaugura le centre installé dans le Château de Plaige, comme Kagyu Dzong également fondé par Kalou Rinpoché l’année précédente.
Acheté en 1973 dans un état lamentable, ce château a été entièrement restauré grâce au travail considérable d'une équipe de jeunes. Même les vitres des fenêtres avaient disparu. Il avait été acheté grâce au soutien financier d'artistes parisiens, et, la plupart des disciples de Kalu Rinpoché, avaient pris les dispositions nécessaires pour la visite.
L'arrivée de Karmapa fut légèrement retardée, et bien que le centre soit situé dans une campagne reculée, des centaines de personnes l'attendirent dans le froid de l'hiver. »
La venue avait un résonance dans la presse. L’Est écrivait :
« Attendre trois heures peut sembler long, mais il faisait beau et, à titre de consolation sans doute, un moine confia à l'assistance :
“Les Tibétains marchent parfois pendant trois mois pour recevoir la bénédiction du Karmapa.” »
Le Progrès publiait dans un article:
« Preuve de l'importance de Karmapa, les dizaines de voitures se sont précipitées depuis presque tous les pays d'Europe pour accueillir l'illustre visiteur, accompagné d'une quinzaine de « lamas», c'est à-dire de moines tibétains. Dès son arrivée dimanche, Karmapa, la cinquantaine, le visage lourd, souriant et à la fois figé de dignité, a tenu à bénir ceux qui l'attendaient avec la hâte que l’on imagine. Plus tard, lorsque l'assistance, est devenue plus réduite, il conduisit depuis son trône la célèbre cérémonie ésotérique de la coiffe noire.
Après la puissance sourde des trompettes qui semblent fracasser les murs de la petite salle, et après la psalmodie rauque des moines, le maître a posé une lourde couronne noire sur sa tête. Le silence. La solitude sereine du grand lama, comme enseveli dans les profondeurs secrètes de son savoir et de ses pouvoirs. Son immobilité impassible, comme absente du monde, comme dissoute en face de l'assistance extasiée. Pendant quelques longues minutes, il est demeuré avec sa main droite comme glacée sur sa coiffe, afin de la maintenir au sommet de son crâne. Et cela afin de conjurer en nous les forces négatives, de nous en délivrer.
Et puis de nouveau, le son des trompettes. Le message de ce grand maitre tibétain sera-t-il bien reçu en Saône-et-Loire ? Sera- t-il aussi bien compris? Peut-être ! Mais il faut souligner que si de très hauts dignitaires acceptent de vulgariser à ce point un enseignement – naguère et licitement accessible – c'est peut-être que, plus que jamais, ils sentent nécessaire leur savoir pour résoudre les crises matérielles que connait actuellement notre civilisation.
Leur message sera-t-il écouté ? »
« Le lendemain, comme l’écrivait L’Est plus tard, le Karmapa s'est entretenu avec les assistants. Il présida, en mitre, l'ordination de deux moines qui prirent la robe, prononcèrent leurs vœux et préparèrent leur retraite qui dure trois ans, trois mois et trois jours. » –- la première retraite traditionnelle tibétaine sur le sol européen.
Dans ce lieu, ses disciples occidentaux ont été témoins pour la première fois de la façon dont Karmapa aidait les oiseaux après leur mort. Ole Nydahl : « À Kagyu Ling, nous vîmes un des oiseaux de Karmapa en méditation. Un lama, exultant de joie, descendit les escaliers en tenant une petite assiette sur laquelle un oiseau jaune était assis, tout raide, le bec pointé vers le haut. Le lama nous dit : «Il a été béni par Karmapa ».
L’oiseau venait juste de mourir et avait été amené à Karmapa, car ce dernier était connu pour sa capacité à aider les animaux après leur mort. Rigpé Dordjé commenta : «Son esprit sera libéré ».
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La prochaine étape du voyage du Gyalwa Karmapa était Kagyu Ling en Bourgogne où il inaugura le centre installé dans le Château de Plaige, comme Kagyu Dzong également fondé par Kalou Rinpoché l’année précédente.
Acheté en 1973 dans un état lamentable, ce château a été entièrement restauré grâce au travail considérable d'une équipe de jeunes. Même les vitres des fenêtres avaient disparu. Il avait été acheté grâce au soutien financier d'artistes parisiens, et, la plupart des disciples de Kalu Rinpoché, avaient pris les dispositions nécessaires pour la visite.
L'arrivée de Karmapa fut légèrement retardée, et bien que le centre soit situé dans une campagne reculée, des centaines de personnes l'attendirent dans le froid de l'hiver. »
La venue avait un résonance dans la presse. L’Est écrivait :
« Attendre trois heures peut sembler long, mais il faisait beau et, à titre de consolation sans doute, un moine confia à l'assistance :
“Les Tibétains marchent parfois pendant trois mois pour recevoir la bénédiction du Karmapa.” »
Le Progrès publiait dans un article:
« Preuve de l'importance de Karmapa, les dizaines de voitures se sont précipitées depuis presque tous les pays d'Europe pour accueillir l'illustre visiteur, accompagné d'une quinzaine de « lamas», c'est à-dire de moines tibétains. Dès son arrivée dimanche, Karmapa, la cinquantaine, le visage lourd, souriant et à la fois figé de dignité, a tenu à bénir ceux qui l'attendaient avec la hâte que l’on imagine. Plus tard, lorsque l'assistance, est devenue plus réduite, il conduisit depuis son trône la célèbre cérémonie ésotérique de la coiffe noire.
Après la puissance sourde des trompettes qui semblent fracasser les murs de la petite salle, et après la psalmodie rauque des moines, le maître a posé une lourde couronne noire sur sa tête. Le silence. La solitude sereine du grand lama, comme enseveli dans les profondeurs secrètes de son savoir et de ses pouvoirs. Son immobilité impassible, comme absente du monde, comme dissoute en face de l'assistance extasiée. Pendant quelques longues minutes, il est demeuré avec sa main droite comme glacée sur sa coiffe, afin de la maintenir au sommet de son crâne. Et cela afin de conjurer en nous les forces négatives, de nous en délivrer.
Et puis de nouveau, le son des trompettes. Le message de ce grand maitre tibétain sera-t-il bien reçu en Saône-et-Loire ? Sera- t-il aussi bien compris? Peut-être ! Mais il faut souligner que si de très hauts dignitaires acceptent de vulgariser à ce point un enseignement – naguère et licitement accessible – c'est peut-être que, plus que jamais, ils sentent nécessaire leur savoir pour résoudre les crises matérielles que connait actuellement notre civilisation.
Leur message sera-t-il écouté ? »
« Le lendemain, comme l’écrivait L’Est plus tard, le Karmapa s'est entretenu avec les assistants. Il présida, en mitre, l'ordination de deux moines qui prirent la robe, prononcèrent leurs vœux et préparèrent leur retraite qui dure trois ans, trois mois et trois jours. » –- la première retraite traditionnelle tibétaine sur le sol européen.
Dans ce lieu, ses disciples occidentaux ont été témoins pour la première fois de la façon dont Karmapa aidait les oiseaux après leur mort. Ole Nydahl : « À Kagyu Ling, nous vîmes un des oiseaux de Karmapa en méditation. Un lama, exultant de joie, descendit les escaliers en tenant une petite assiette sur laquelle un oiseau jaune était assis, tout raide, le bec pointé vers le haut. Le lama nous dit : «Il a été béni par Karmapa ».
L’oiseau venait juste de mourir et avait été amené à Karmapa, car ce dernier était connu pour sa capacité à aider les animaux après leur mort. Rigpé Dordjé commenta : «Son esprit sera libéré ».
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- Toutes les citations d’Erwan Temple proviennent de l’interview accordée à l’auteur aux Eyzies, 2013.
- Ibidem.
Articles de presse : Courtesy Chriss Gaillot.