Le 16e Gyalwa Karmapa sur une charrette de golf au zoo du Bronx. Achi Tsepal marche à droite. Photo : Jeff Bloom.
Achi Tsepal : À New York
En septembre 1974, nous prîmes l’avion à Calcutta pour New York, en passant par l’Angleterre. Karmapa était accompagné de douze moines et de la nonne anglaise Guélongma Palmo, mécène et disciple. Aux États- Unis l’accueil fut absolument impressionnant, l’organisation parfaite. Sa Sainteté fut reçue comme un chef d’État. Une réception fut donnée à l’hôtel Plaza et la préparation était digne de celle réservée aux présidents. Chögyam Trungpa Rinpoché avait expliqué à ses étudiants l’immense respect qu’il avait pour le Karmapa en ces termes : « C’est un Dharmarāja, un vrai roi du Dharma de la lignée ! » De ce fait il lui témoignait une très grande déférence. Le Tibet et le Vajrayāna n’étaient certes pas aussi connus en Amérique à cette époque qu’aujourd’hui, pourtant il y avait souvent deux à trois mille participants, tous les lieux où étaient données les cérémonies de la Coiffe Noire étaient bondés. La communication en amont, les discours de bienvenue, tout était bien préparé.
Karmapa habitait à Long Island dans la maison du Dr Chia Theng Shen, un homme d’affaires extrêmement prospère qui avait fait fortune avec ses compagnies de bateaux sur les Grands Lacs des États-Unis. Il a été l’un des grands mécènes du bouddhisme en Amérique. Il or- ganisait dans sa « Bodhihouse » des conférences sur le dharma et l’un des plus grands érudits et réalisés de l’école Sakya, Tchobgye Tritchen Rinpoché* y enseignait. Shen l’avait invité à éditer le Kangyour et le Tengyour sur microfilm. Lobsang Lhalungpa avait travaillé sur des tra- ductions à partir du tibétain. Le Dr Shen était très important pour le bouddhisme, il offrit à Karmapa trois cents acres de terre dans le nord de l’État de New York, et soutint l’établissement du centre Karma Triya- na Dharmachakra à Woodstock. Plus tard, il donna également trois cents acres de terre aux bouddhistes chinois. C’était vraiment une personne impressionnante et il avait une grande dévotion pour Karmapa.
Question : Quelle fut la réaction de Karmapa face à ce nouvel environnement ? Jamais auparavant il n’avait vu quelque chose d’équivalent à New York City.
Réponse : L’accueil aux États-Unis fut vraiment une expérience incroyable. Bien sûr Sa Sainteté venait du Sikkim, une région très isolée. Mais il sembla immédiatement se sentir chez lui, même si la culture et le style de vie aux États-Unis différaient tant de ce qu’il connaissait,
cela m’a beaucoup impressionné. Dans ce contexte, ses moines ne se sentaient pas du tout décalés, mais plutôt tels des enfants dans un magasin de jouets – très impressionnés, heureux et curieux, très ouverts, mais pas étrangers. Ils semblaient tout absorber et apprécier.
En septembre 1974, nous prîmes l’avion à Calcutta pour New York, en passant par l’Angleterre. Karmapa était accompagné de douze moines et de la nonne anglaise Guélongma Palmo, mécène et disciple. Aux États- Unis l’accueil fut absolument impressionnant, l’organisation parfaite. Sa Sainteté fut reçue comme un chef d’État. Une réception fut donnée à l’hôtel Plaza et la préparation était digne de celle réservée aux présidents. Chögyam Trungpa Rinpoché avait expliqué à ses étudiants l’immense respect qu’il avait pour le Karmapa en ces termes : « C’est un Dharmarāja, un vrai roi du Dharma de la lignée ! » De ce fait il lui témoignait une très grande déférence. Le Tibet et le Vajrayāna n’étaient certes pas aussi connus en Amérique à cette époque qu’aujourd’hui, pourtant il y avait souvent deux à trois mille participants, tous les lieux où étaient données les cérémonies de la Coiffe Noire étaient bondés. La communication en amont, les discours de bienvenue, tout était bien préparé.
Karmapa habitait à Long Island dans la maison du Dr Chia Theng Shen, un homme d’affaires extrêmement prospère qui avait fait fortune avec ses compagnies de bateaux sur les Grands Lacs des États-Unis. Il a été l’un des grands mécènes du bouddhisme en Amérique. Il or- ganisait dans sa « Bodhihouse » des conférences sur le dharma et l’un des plus grands érudits et réalisés de l’école Sakya, Tchobgye Tritchen Rinpoché* y enseignait. Shen l’avait invité à éditer le Kangyour et le Tengyour sur microfilm. Lobsang Lhalungpa avait travaillé sur des tra- ductions à partir du tibétain. Le Dr Shen était très important pour le bouddhisme, il offrit à Karmapa trois cents acres de terre dans le nord de l’État de New York, et soutint l’établissement du centre Karma Triya- na Dharmachakra à Woodstock. Plus tard, il donna également trois cents acres de terre aux bouddhistes chinois. C’était vraiment une personne impressionnante et il avait une grande dévotion pour Karmapa.
Question : Quelle fut la réaction de Karmapa face à ce nouvel environnement ? Jamais auparavant il n’avait vu quelque chose d’équivalent à New York City.
Réponse : L’accueil aux États-Unis fut vraiment une expérience incroyable. Bien sûr Sa Sainteté venait du Sikkim, une région très isolée. Mais il sembla immédiatement se sentir chez lui, même si la culture et le style de vie aux États-Unis différaient tant de ce qu’il connaissait,
cela m’a beaucoup impressionné. Dans ce contexte, ses moines ne se sentaient pas du tout décalés, mais plutôt tels des enfants dans un magasin de jouets – très impressionnés, heureux et curieux, très ouverts, mais pas étrangers. Ils semblaient tout absorber et apprécier.